2 000 ch, 1 680 kg: voici la Lotus EvijaDifficile à croire, mais le constructeur se positionne dans le segment des hypercars électriques. Loin des codes traditionnels de la marque.Lotus surgit de manière inattendue d’un virage entamé en 2017. Investissement de masse, renouvellement des gammes, annonce concrète de SUV: le rachat du constructeur par le géant chinois Geely (51% du capital) préfigurait déjà des changements de taille. Pourtant cette nouvelle ère ne débute ni par la production d’un tout-terrain, ni par le remplacement de la vieillissante Elise. Mais par l’arrivée d’une chimérique hypercar électrique de 2 000 chevaux.
L’Evija n’apparaît pour autant pas de nulle part. Il y a quelques mois, l’annonce d’un partenariat avec Williams Advanced Engineering, précédant celle plus concrète de l’auto sous le nom de code Type 130, n’était pas anodine. La société britannique s’est chargée du développement de la batterie de 70 kWh. Le groupe motopropulseur, composé de quatre électromoteurs, a lui été conçu par Integral Powertrain. Le couple délivre 1 700 Nm. Quid de l’autonomie ? Environ 400 km, selon le constructeur. Reste à savoir ce qu’il en reste en mode « Track ». Lotus promet un temps de recharge ultrarapide de 9 minutes grâce à des chargeurs de 800kW… qui n’existent pas ! Comptez plutôt le double avec ceux de 350 kW, les plus puissants du marché à l’heure actuelle.



Aéro pointue et DRSIl fallait s’y attendre, le système électrique pèse sur la balance, qui affiche 1 680 kg… Au secours ! La philosophie du « Light is right » est ternie. La Lotus Evija est malgré tout basée sur un châssis monocoque en carbone de 129 kg et s’inscrit comme
« l’hypercar électrique de production la plus légère du monde ». Une maigre consolation… Le design ne compense guère par son esthétisme, mais le traitement aérodynamique est directement inspiré de l’aéronautique. En témoignent les « tunnels Venturi » ; ces ouvertures latérales béantes qui se prolongent directement vers l’arrière, entourées par les feux en forme de réacteurs. L’air qui pénètre à l’intérieur effectue le même cheminement et se propage également dans les passages de roues.
A l’avant, le diffuseur est séparé en trois parties. L’axiale pour refroidir les batteries situées au centre derrière les sièges, et les latérales pour l’essieu. L’Evija dispose également d’une aérodynamique active avec le système DRS qui comme en F1, permet de rabattre l’aileron avec une pression du bouton, visible sur le côté gauche du volant multifonction. Celui-ci prend place dans un habitacle sophistiqué.

0-300 km/h en moins de 9''A l’instar de la McLaren Speedtail, Lotus met en place un système de personnalisation poussé sur le choix des finitions, des garnitures ou des détails. Ainsi, l’addition d’un exemplaire bien optionné dépassera les 2 millions d’euros TTC. A ce prix-là, l’Evija vous propulserait de 0 à 100 km/h en moins de 3’’ mais, surtout, atteindrait 300 km/h en moins de 9’’ ! La vitesse de pointe est raisonnablement annoncée à 320 km/h.
Si l’Evija contraste avec l’ADN Lotus, espérons tout de même qu’elle puisse apporter des réponses positives aux interrogations qui entourent les hypercars électriques. D’autres projets (Pininfarina Battista, Rimac C_Two…) dont le développement s’éternise témoignent de la complexité à bâtir des autos fiables. La production des 130 exemplaires, qui se fera dans les usines de Hethel, débutera en 2020. Les réservations sont ouvertes, contre un acompte de 250 000 €.
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